
Mon avis sur les cures thermales en gynécologie : Challes-les-Eaux vs Luxeuil-les-Bains
Après avoir testé deux cures thermales en gynécologie, à Luxeuil-les-Bains et à Challes-les-Eaux, je partage ici mon expérience. Entre accueil, qualité des soins, ambiance et résultats, découvrez mon avis comparatif pour vous aider à choisir la cure la plus adaptée à vos besoins et à votre confort intime. 💧🌸
Quand on vit avec une maladie chronique comme l’endométriose, on en vient à tenter beaucoup de choses. Les médicaments, les régimes, la kiné, les médecines douces… et un jour, une cure thermale gynécologique. On m’a parlé de bienfaits sur les douleurs pelviennes, d’un mieux-être global, d’un accompagnement plus humain. Alors j’ai tenté l’aventure.
Endométriose : pourquoi la cure thermale devient une alliée santé incontournable ?
Pas une fois, mais deux.
D’abord à Challes-les-Eaux, en Savoie. Une expérience presque réparatrice, enveloppante, pleine d’attention et d’adaptations. Puis à Luxeuil-les-Bains, dans les Vosges du sud. Et là… comment dire ? La réalité a été tout autre.
Je vous livre ici un témoignage sans filtre, sans polissage marketing, juste mon vécu. Parce que si j’avais lu un article comme celui-ci avant, j’aurais évité bien des douleurs. Et pas que physiques.
🧖♀️ À Challes-les-Eaux : la délicatesse incarnée
À Challes, on m’a traitée comme une personne, pas comme un vagin sur pattes. Le Dr Bergeret, médecin thermal spécialisé, connaissait l’endométriose, ses manifestations, ses douleurs cycliques, ses spécificités. Elle m’a posé des questions précises, a proposé des soins adaptés, sans jamais les imposer. J’ai pu dire non sans culpabiliser.
👉 Les cataplasmes ? Posés dans une salle sombre et calme, avec une couverture chauffante, et le temps de se détendre.
👉 L’irrigation vaginale ? Réalisée hors bain, dans une pièce dédiée, propre, sans bulle de jacuzzi suspecte.
👉 Les brumisations ? Douces, parfois avec compresses, parfois sans rien. Toujours précédées d’une explication.
👉 Les douches de jet ou pénétrantes ? Inexistantes. Et heureusement. Je n’aurais jamais supporté ça.
L’équipe ? Des sages-femmes, des agents thermaux formés, une ostéopathe, une sophrologue. Des personnes attentives, à l’écoute de nos douleurs. Tous les soins pouvaient être modulés selon notre sensibilité ou notre vécu.
Un mot : respect.

🩹 À Luxeuil-les-Bains : standardisation et maltraitance douce
Dès le départ, le parcours du combattant logistique m’a mise dans le bain – froid. Luxeuil, c’est un bout du monde mal desservi. Depuis Paris : 5h30 de voyage en TER puis en autocar. Depuis Avignon ? Je n’ai même pas tenté l’enfer du trajet d’une traite. J’ai préféré faire une pause chez mes parents pour éviter 8h30 à 9h30 de galère.
Le dimanche après-midi, j’arrive. Nouvelle curiste, valises à la main, dans une ville endormie. J’étais déjà épuisée, stressée, douloureuse, mais prête à commencer.
Le lendemain matin, je rencontre le médecin thermal. C’est censé être le point de départ personnalisé. Un échange, une adaptation du protocole aux besoins de chaque patiente. Eh bien non.
Dix minutes. Dix petites minutes pendant lesquelles il a coché des cases sans me regarder dans les yeux. Pas de questions précises, pas d’écoute. Il n’a même pas pris le temps de comprendre ma forme d’endométriose. Comme si “endométriose” suffisait à déclencher une machine automatique.
Il n’y a pas une endométriose, il y en a des centaines. Des douleurs, des histoires, des corps différents. Mais ça, ici, on ne veut pas le savoir.
J’ai compris rapidement que l’adaptation n’était pas au programme. On m’a imposé des soins rhumatologiques pour ma cure gynécologique. Deux douches thérapeutiques — dont une pénétrante — sans rapport avec ma douleur qui, rappelons-le, est devant, pas derrière. L’autre ? Une douche au jet où l’agent thermal visiblement en freestyle, m’arrosait sans logique ni consigne. Zéro protocole, zéro personnalisation.
Et puis, l’irrigation vaginale… Dans un bain type jacuzzi avec des jets « coupants » qui me faisaient vraiment mal.

Ce que j’ai vécu n’est pas juste une mauvaise expérience. C’est un concentré de ce que vivent trop de femmes : le mépris de la douleur féminine, la minimisation, la violence symbolique et physique, la solitude imposée.
On arrive avec une ordonnance, une souffrance bien réelle, un corps abîmé par la maladie… et on nous traite comme si on exagérait, dramatisait, bloquait « dans la tête ».
Mais ce jour-là, c’est une infirmière qui m’a infligé l’humiliation de trop.
Je souffre de vaginisme sévère, depuis une opération de l’endométriose en 2020. Ce n’est pas un caprice. Ce n’est pas un “refus de soin”. C’est un réflexe musculaire de défense déclenché par la douleur. Je le vis, je le connais, je le gère tant bien que mal.
Ce que j’ai vu quand j’ai frôlé la mort : comprendre l’expérience de mort imminente
Elle a eu la mauvaise idée de suggérer en tapotant sa tête que « j’avais des problèmes psychologiques« … Et elle continue d’insister.
Mais là ? Rien à faire. Elle n’a pas voulu comprendre. Elle m’a dit :
“Tartinez de la vaseline sur la canule.”
Mais la sonde en question est conditionnée dans une pochette stérile scellée. À quel moment je suis censée tartiner quoi que ce soit dessus ? Il faudrait donc ouvrir le dispositif, le contaminer, me débrouiller avec une logistique ridicule pour un soin intime ?

Et quand je lui ai exprimé ma douleur, elle a haussé le ton :
“Si ça ne rentre pas, faut forcer.”
Forcer ? Un soin vaginal ? Sur une patiente qui souffre ? Elle a fini par me lâcher un :
“C’est ça ou rien.”
Voilà ce qu’on m’a offert : une menace, un chantage, une brutalité.
Vivre avec l’endométriose : 25 ans d’errance, de douleur et de combat invisible
Ce mépris de la douleur, ce déni de la parole féminine, je le connais bien. Mais le vivre ici, dans un espace censé soulager, c’est d’une violence rare.
👉 Pas d’explication, pas de consentement, pas de ménagement.
👉 Pas de sage-femme.
👉 Pas de médecin formé à cette pathologie.
🌿 Organisation, ambiance et accompagnement des patientes
🤗 À Challes : douceur, entraide, écoute
À Challes, tout est pensé pour que les patientes ne se sentent jamais seules.
🟢 Nous étions une dizaines de femmes, réparties en deux groupes (matin / après-midi).
🟢 Des réunions étaient organisées pour partager nos vécus, poser des questions, rencontrer les soignants.
🟢 On nous appelait par nos noms, on venait nous chercher à la fin du soin — pas besoin de stresser avec l’horloge.
🟢 Il y avait une minuterie discrète dans chaque pièce, pour ne pas interrompre brutalement un moment de détente.
🟢 Aucune lumière rouge agressive, pas de soins intrusifs imposés.
Et surtout : on nous parlait avec bienveillance. Chaque jour, on me demandait : « Comment sont vos douleurs aujourd’hui ? ». Une attention simple, mais tellement précieuse.
🫥 À Luxeuil : froid clinique et solitude assurée
Première surprise : je règle le service Premier, censé offrir un cadre plus confortable pour 420 euros… non remboursés. Un “luxe” qui tient plus de la mauvaise blague que du confort. À ce prix-là, je pensais trouver un minimum de chaleur humaine. Spoiler : la salle de repos partage sa baie vitrée avec la salle de sport. Glamour et détente.
Mais le pire n’était pas là. Le pire, c’était les soins gynécologiques eux-mêmes.
- Pas de compresses thermales en gynécologie (réservées à la phlébologie, apparemment).
- L’irrigation vaginale se fait obligatoirement dans un bain, alors qu’il suffirait de la vider.
L’accueil ? Désastreux. La personne aux vestiaires ? Agressive, blasée, impolie. Pas un sourire, pas un mot gentil. Juste une impression de déranger en tant que patiente.
Je tiens quand même à remercier quelques personnes pour leur écoute et la compréhension de la maladie. Sandrine à l’accueil du « Service Premier » ; Elisabeth que je n’ai croisé que la première semaine, Muriel pour la douche pénétrante, Isabelle pour les cataplasmes (j’en ai eu un second à partir de la seconde semaine) ; Nathalie et Pamela, les échanges étaient constructifs et la douche au jet ne partait pas en cacahuète ; Lorraine et Marion les esthéticiennes ; Romain, le coach sportif qui a animé les deux réunions d’une heure pour l’endométriose ; Mr Chavane et son assistante Loralie d’avoir essayé de faire au mieux pour aménager mes quatre derniers jours de soin et Anne-Laure, la vendeuse de la boutique des Thermes.
🏞 L’environnement global : soleil ou humidité, tout change
Critère | Challes-les-Eaux ☀️ | Luxeuil-les-Bains 🌧️ |
---|---|---|
Région | Savoie, au pied des montagnes | Vosges du Sud |
Météo | Ensoleillée, agréable | Gris, pluvieux, humide. Sauf la dernière semaine |
Accessibilité | Gare de Chambéry à proximité | Mal desservi |
Commerce | Tout à portée, location complète | 1 seul Carrefour Express, très peu de choix. Pour dépanner |
Poste | Présente et fonctionnelle | Fermée pour travaux pendant 1 semaine |
Logement | Appartement chez l’habitant, complet | Peu d’options, inconfortables (literie, pas de sèche-cheveux, frigo extrêmement bruyant, fauteuils et chaises inconfortables) |
Ambiance générale | Bienveillante, joyeuse, collective | Morose, impersonnelle |

🧘♀️ Activités, accompagnement global : Challes rayonne, Luxeuil abandonne
🧑⚕️ Challes-les-Eaux : un programme pensé pour nous
Ce qui m’a le plus marquée à Challes, c’est qu’on ne s’ennuyait jamais… et surtout qu’on ne se sentait jamais invisible.
Chaque jour, il y avait des activités complémentaires proposées aux curistes gynécologiques :
✅ Séances d’ostéopathie
✅ Hypnose et sophrologie
✅ Yoga doux
✅ Réflexologie plantaire thérapeutique (non, ce n’était pas pour se faire belle, c’était pour aider à soulager les douleurs internes)
✅ Rencontres avec un diététicien spécialisé, Fabien Piasco, très humain et très pédagogue
✅ Balades organisées, pique-niques collectifs, repas entre patientes
✅ Marches nordiques en petits groupes
✅ Réunions explicatives avec les sages-femmes, pour comprendre ce qu’on nous faisait et pourquoi
🧡 On était entourées, accompagnées, respectées.
C’était une sorte de petite communauté temporaire, avec de vraies connexions humaines. Même celles qui n’étaient pas très à l’aise au départ finissaient par se sentir à leur place.
😶🌫️ Luxeuil-les-Bains : l’absence en continu
À Luxeuil, en revanche… je n’ai jamais vu un programme. Il y a eu un atelier « Beauté », vendredi 8 août au matin qui était intéressant.
Aucune sage-femme, aucun atelier gynéco, aucune ostéo, pas même une salle adaptée pour se retrouver entre patientes. Pas de proposition de relaxation, de yoga, de groupe de parole, de marche douce… rien.
Juste un planning de soins secs, impersonnels, parfois inadaptés. Une fois les soins terminés, c’est retour chez soi ou errance dans la ville humide. Pas de lieu chaleureux où se poser. Pas d’espace pour prendre soin de son mental. Juste… le vide.
🎯 Challes, l’exception perdue
Si tu m’avais demandé avant de tester ces deux cures laquelle choisir, j’aurais peut-être hésité.
Mais aujourd’hui, il n’y a aucune hésitation :
Challes-les-Eaux a été une bénédiction, un cocon thérapeutique humain, respectueux, efficace.
Luxeuil-les-Bains a été une déception violente, froide, standardisée, parfois maltraitante.
Je ne suis pas ressortie de Luxeuil en meilleure santé. J’en suis ressortie plus tendue, plus fatiguée, plus déçue. Ce que je pensais être un temps pour me soigner, s’est transformé en épreuve à supporter.
Le vrai drame ? Challes a fermé définitivement en 2023. Et ça me brise le cœur. Parce que c’était un modèle d’accueil pour les femmes atteintes d’endométriose, de douleurs pelviennes chroniques, de vaginisme ou tout simplement en quête d’un soin humain.
🚪Sortir d’une cure plus abîmée qu’on y est entrée
J’étais venue chercher du soulagement. Un mieux-être. Un peu de répit.
Je repars avec plus de colère que de calme, plus de tension que de détente, et surtout une immense déception.
Cette cure thermale en gynécologie à Luxeuil-les-Bains a été un échec total. Non pas parce que mon corps n’a pas bien réagi — mais parce que tout, absolument tout, était mal pensé pour des femmes comme moi.
On ne soigne pas la douleur chronique à la chaîne, sans adaptation, sans écoute, sans respect.
On ne traite pas une patiente souffrant de vaginisme en la forçant, en lui criant dessus, en la culpabilisant.
On ne vend pas un service “de confort” à 420 euros quand tout ce qu’on propose est froid, impersonnel, bâclé. Ce n’est pas au patient de demander comment ça va, ni de forcer à sourire devant des têtes de déterrées.
J’aurais aimé être entendue. J’aurais aimé pouvoir dire stop sans être humiliée. J’aurais aimé qu’on me soigne autrement.
Alors si vous souffrez d’endométriose, de douleurs pelviennes, de traumatismes gynécologiques : ne vous jetez pas les yeux fermés sur une cure thermale.
Renseignez-vous. Lisez les témoignages. Faites confiance à votre instinct. Et surtout, n’acceptez jamais qu’un soin vous fasse plus de mal que votre maladie.
Moi, je rentre chez moi. Fatiguée, mais lucide. Abîmée, mais déterminée.
🔭 Et maintenant ?
D’autres curistes m’ont parlé en bien de Salies-de-Béarn et de Bagnoles-de-l’Orne, deux établissements encore ouverts. Je n’ai pas encore testé, mais leurs témoignages sont encourageants. Peut-être de futures pistes à explorer…
