
Ce que j’ai vu quand j’ai frôlé la mort : comprendre l’expérience de mort imminente
Peut-on frôler la mort… et en revenir changé à jamais ? À travers mon propre vécu et les découvertes scientifiques sur le sujet, je t’emmène explorer ce phénomène fascinant : l’expérience de mort imminente. Tunnel, lumière, paix profonde… Ce que j’ai vu, ressenti, et ce que cela a transformé en moi, je te le raconte ici, sans filtre.
Il y a des expériences qui redessinent les frontières de la vie. Des instants suspendus, où l’on croit mourir… et où, paradoxalement, on comprend soudain ce que signifie vivre.
Je n’ai pas vu ma vie défiler comme dans les films. Mais j’ai vu autre chose. Une lumière. Une paix que je n’avais jamais connue. Un détachement étrange, doux, presque euphorique. Je flottais. Mon corps était là, mais moi, j’étais ailleurs. Une sorte de clairvoyance muette, sans peur, sans douleur.
Depuis ce jour, une seule certitude me reste : je ne suis plus tout à fait la même. Et pourtant, je suis bien là, vivante, devant mon clavier, à tenter de poser des mots sur l’indicible.
On appelle cela une expérience de mort imminente – ou EMI. Un phénomène connu depuis des siècles, documenté depuis les années 70, mais toujours entouré d’un mystère troublant. Est-ce un bug de la conscience ? Une porte entrouverte sur l’au-delà ? Un hallucination produite par un cerveau en train de s’éteindre ? Ou autre chose encore ?
Dans cet article, je t’emmène au cœur de cette expérience. Avec les outils de la science, mais aussi avec mes mots, mes souvenirs, mes doutes, je vais essayer de comprendre – et de partager. Pas pour convaincre. Juste pour témoigner. Et peut-être, pour te faire ressentir, toi aussi, que ce n’est pas toujours la vie qui nous apprend ce qu’elle est.
C’est quoi une expérience de mort imminente ?
On pourrait croire qu’une expérience de mort imminente (EMI) est un délire de gourous, ou un bug cérébral. Pourtant, ce phénomène est bien réel, documenté, et partagé par des milliers de personnes. Et moi, j’en fais partie.
Définition médicale et état des lieux
Une EMI survient lorsqu’on frôle la mort – parfois en hémorragie, parfois en arrêt cardiaque, parfois lors d’une anesthésie qui tourne mal. Le cœur ralentit, la conscience s’efface… et quelque chose d’autre surgit.
En mai 2020, j’ai subi une coelioscopie pour l’endométriose. L’intervention semblait bénigne. Le lendemain matin, on m’a réveillée à 6h avec une tension à 4. Les médecins m’ont expliqué que j’avais presque un pied dans la tombe (suite à la seconde opération). Résultat : un litre de sang dans l’abdomen. Transfusion d’urgence, deux litres injectés – le double de ce qu’on m’avait pris. J’étais littéralement vidée de moi-même.
Je n’étais pas là. Enfin, pas ici. Et c’est là que commence ce que beaucoup appellent une EMI.
Une conscience sans cerveau ?
Pendant cet effondrement de mon corps, je n’étais pas dans un tunnel. Pas de lumière aveuglante. Ce que j’ai ressenti, c’est autre chose. Une chaleur profonde. Une paix totale. Une présence. Comme si mes ancêtres étaient là, autour de moi. Une armée silencieuse d’anges, douce, rassurante, enveloppante.
Je n’ai pas retenu ce qu’on m’a dit, mais je sais que je n’étais pas seule. Et ce sentiment m’a marquée plus que les mots.
Et pourtant, à ce moment précis, médicalement, j’étais inconsciente. Difficile à expliquer. Sauf si l’on accepte que la conscience puisse exister en dehors du cerveau – du moins, temporairement.
Hypothèses scientifiques (et leurs limites)
Les chercheurs tentent d’expliquer les EMI :
- Par l’hypoxie (manque d’oxygène)
- Par la libération de substances hallucinogènes
- Par un dernier sursaut électrique du cerveau
Mais aucune hypothèse n’explique la précision, la cohérence ni la force émotionnelle de ce que j’ai vécu. Ni ce que tant d’autres racontent.
Dans mon cas, je ne peux pas dire ce que c’était. Mais je peux dire ce que ce n’était pas : une simple hallucination. Car la trace que cela a laissée en moi, elle, est bien réelle. Et elle m’a transformée.
Tunnel, lumière, paix – les étapes typiques d’une EMI
Quand on parle d’expérience de mort imminente, les témoignages semblent suivre un scénario quasi universel. Un peu comme un rêve collectif qui traverserait les cultures, les âges, les croyances. Et pourtant, chaque EMI est unique, avec ses propres nuances, ses absences, ses fulgurances. La mienne, par exemple, n’a rien eu de classique. Et c’est ce qui la rend d’autant plus marquante.
Le schéma “classique” d’une EMI
Selon les recherches de Raymond Moody, Kenneth Ring et d’autres pionniers du sujet, une EMI typique comporte souvent plusieurs étapes récurrentes :
- Sortie hors du corps – Le sentiment d’être au-dessus de soi, d’observer la scène depuis le plafond.
- Passage dans un tunnel – Étroit, sombre, mais débouchant sur une lumière intense.
- Rencontre avec une lumière – Parfois décrite comme Dieu, un guide, une entité bienveillante.
- Revue de vie – Vision panoramique de son existence, émotions incluses.
- Sentiment d’unité, de paix absolue – Amour inconditionnel, dissolution de l’ego.
- Rencontre avec des êtres décédés – Proches, ancêtres, figures spirituelles.
- Retour dans le corps – Parfois volontaire, parfois imposé.
C’est un canevas. Mais la conscience n’est pas une feuille de route, et certains récits – comme le mien – sortent de cette narration attendue.
Ce que je n’ai pas vu, mais que j’ai ressenti
Je n’ai pas vu de tunnel. Pas de flashs de ma vie. Pas de voix.
Mais j’ai été entourée. Protégée. Accompagnée.
Je me souviens de la sensation de chaleur. D’un cocon invisible, plein de présences familières, comme si mes ancêtres m’avaient prise dans leurs bras. Il y avait une armada d’anges – je ne les ai pas vus, mais je savais qu’ils étaient là. C’est difficile à expliquer sans passer pour une illuminée. Mais ce que j’ai vécu n’a rien à voir avec des visions psychédéliques.
Ce n’était pas un spectacle, mais une immersion dans une paix absolue, dans une bienveillance totale. Et au moment de revenir – car oui, on revient – j’étais presque… déçue.
Pas d’injonction céleste. Juste la sensation que ce n’était pas encore le moment. Que je devais continuer ici, dans ce monde. Même si j’étais physiquement épuisée, même si j’ignorais tout de la suite.
Les EMI « atypiques » sont-elles moins valables ?
Certainement pas. Tous les témoignages ne cochent pas toutes les cases. Et c’est justement ce qui intrigue les chercheurs. Certaines personnes rapportent des EMI “blanches”, faites seulement de silence et de paix. D’autres n’ont ni tunnel, ni lumière, ni revue de vie, mais un seul souvenir : celui d’avoir été aimées au-delà du compréhensible.
Mon expérience s’inscrit là. Dans l’invisible. Dans le ressenti pur. Aucun discours religieux. Aucune révélation divine. Juste une paix plus forte que tout.
Et c’est cette paix-là qui m’a donné le courage de changer de vie, plus tard.
Pourquoi certaines personnes vivent une EMI… et d’autres pas ?
C’est une question qui hante les chercheurs autant que les rescapés. Pourquoi moi ? Pourquoi pas lui ? Il n’y a pas de formulaire à remplir, pas de profil type, pas de carte de fidélité cosmique pour obtenir une expérience de mort imminente. Et pourtant, ça arrive. À certains. Pas à tous.
Facteurs physiologiques connus (ou supposés)
Des chercheurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer pourquoi une personne vit une EMI et une autre non :
- L’arrêt temporaire de certaines fonctions cérébrales (notamment le cortex préfrontal)
- Une chute brutale d’oxygène dans le sang (hypoxie)
- Des variations hormonales ou neurochimiques extrêmes (endorphines, DMT, sérotonine)
- Des prédispositions neurologiques ou génétiques
- Ou encore une sensibilité accrue aux états modifiés de conscience
Mais dans la pratique, ces facteurs ne suffisent pas à expliquer pourquoi deux personnes victimes d’un même accident, d’un même arrêt cardiaque ou d’une même hémorragie interne ne vivent pas du tout la même chose.
Et si la conscience avait aussi son libre arbitre ?
Dans mon cas, rien ne laissait présager une EMI. Je n’étais pas dans un état de grâce. Juste une femme de 34 ans, épuisée par une opération censée me soulager. Mon corps s’est vidé de son sang, littéralement. Les médecins étaient clairs : ils ne savaient pas si j’allais m’en sortir. On m’a transfusé en urgence, changé les agrafes en fils, puis affronté une série d’infections aussi subtiles qu’un marteau-piqueur.
J’étais trop faible pour lutter. Et pourtant, quelque chose en moi a continué à ressentir.
Je ne sais pas pourquoi j’ai vécu ça. Peut-être que mon cerveau, au bord de l’extinction, a lâché prise, ouvrant une brèche vers quelque chose d’autre. Peut-être que je devais vivre ce basculement pour… changer.
Personnalité, sensibilité, spiritualité : des portes d’accès ?
Certaines études suggèrent que les personnes :
- ayant une forte sensibilité émotionnelle
- un rapport ouvert à la spiritualité
- ou des expériences traumatiques antérieures
… seraient plus susceptibles de vivre une EMI. Ce n’est pas une règle, mais un terrain favorable.
Avant cette expérience, j’étais sensible, mais lucide. Rationnelle, mais pas fermée. Je pratiquais déjà certaines formes d’introspection, sans pour autant croire aux anges ou à la réincarnation. Je n’étais ni mystique, ni athée. Juste humaine. Fatiguée. Et peut-être prête, sans le savoir, à lâcher prise.
Ce que ressentent les personnes qui vivent une EMI (et ce que cela change)
Les témoignages d’expérience de mort imminente ont ceci de particulier qu’ils ne parlent pas seulement de ce qui a été vu ou entendu. Ils parlent d’un ressenti, souvent indicible. Une émotion brute, un bouleversement total, une évidence soudaine que quelque chose d’immense existe au-delà de ce que l’on croit savoir.
Des mots pauvres pour des sensations immenses
Comment traduire avec des mots humains ce qui a été vécu dans un autre état de conscience ?
Les survivants parlent souvent de :
- paix absolue,
- amour inconditionnel,
- sérénité sans peur,
- lumière intelligente,
- fusion avec le tout,
- impression de revenir d’un “ailleurs” plus réel que le réel.
C’est là le paradoxe : tout semble à la fois simple et indescriptible. Comme si les mots étaient des fourchettes face à une soupe.
Moi, je n’ai pas vu d’êtres lumineux m’adressant des messages. Je n’ai pas été témoin d’un tribunal céleste. Mais j’ai ressenti une chaleur qui ne venait pas de ce monde, un sentiment de sécurité intense, comme si j’avais été rendue à quelque chose d’essentiel.
Je n’étais plus seule. Je n’ai jamais été aussi entourée. Et dans ce monde d’infections, de douleurs et de drains posés à même le lit, ce sentiment a agi comme un baume sur l’indicible.
Une transformation durable : avant / après l’EMI
Beaucoup de personnes qui vivent une EMI changent profondément :
- Priorités bouleversées
- Attachement au matériel diminué
- Rapport au temps et à la mort modifié
- Développement d’une intuition, parfois quasi médiumnique
- Capacité à dire non, à s’écouter, à vivre autrement
Et moi ? J’ai réglé mes comptes avec ma survie. Littéralement.
J’ai quitté un homme toxique. Un de plus.
J’ai quitté Paris.
J’ai quitté un job où je me tuais à petit feu pour des gens qui n’auraient pas remarqué ma disparition.
Je me suis installée à Aix-en-Provence, puis à Avignon. Je vis loin, mais proche de moi. Je me donne le droit d’exister. De dire : non. Ou mieux : « plus jamais ça. »
Ce n’est pas toujours lumineux (et c’est important de le dire)
Certains, après une EMI, vivent un choc post-traumatique. Parce qu’on ne revient pas indemne d’une telle bascule. Parce que le retour au quotidien – métro, paperasse, bruit – semble souvent absurde, violent, déconnecté.
J’ai connu cette phase de flottement. Ce moment d’étrangeté où la vie semble tiède, après avoir touché quelque chose d’ardent.
Mais j’ai aussi compris que c’était à moi de faire quelque chose de cette expérience.
De ne pas la reléguer au rang d’anomalie biologique.
De l’intégrer. De la vivre. De la respecter.
L’expérience de mort imminente vue par la science
Les scientifiques ont mis beaucoup de temps à prendre les EMI au sérieux. Pendant des décennies, ces récits étaient catalogués comme hallucinations, affabulations ou récits mystico-psychotiques. Mais face à la constance des témoignages, et leur fréquence (1 personne sur 10 ayant frôlé la mort en rapporterait une), la science a dû s’y pencher. Et elle continue.
Des théories biologiques et neurologiques… convaincantes ?
Les principales hypothèses scientifiques aujourd’hui :
- Hypoxie cérébrale : le cerveau privé d’oxygène produirait des visions et sensations intenses, proches de celles induites par certaines drogues hallucinogènes.
- Hyperactivité des lobes temporaux : responsables de la mémoire, des émotions et de la perception du temps.
- Sécrétions massives d’endorphines, de DMT ou de sérotonine : pour apaiser la douleur de la mort et créer une illusion euphorique.
- Construction narrative post-traumatique : le cerveau comblerait les trous de mémoire par des images symboliques rassurantes.
Ces hypothèses ne sont pas absurdes. Elles peuvent expliquer certains mécanismes physiologiques, mais elles ne rendent pas compte de la complexité émotionnelle et existentielle des EMI. Ni de leur impact à long terme.
Et surtout, elles n’expliquent pas pourquoi des personnes cliniquement mortes, sans activité cérébrale mesurable, peuvent rapporter des souvenirs riches, cohérents… et vérifiables.
Quand la science écoute au lieu de trancher
Certaines équipes de recherche, comme celles du Dr Pim van Lommel (cardiologue), ne cherchent pas à “prouver” quoi que ce soit, mais à documenter les faits sans les forcer dans un moule matérialiste.
En clair : le cerveau est peut-être une antenne, pas une fabrique de conscience.
Et ça, ça change tout.
Je ne suis pas scientifique. Mais je sais ce que j’ai vécu. Je sais que je n’étais pas “consciente” dans le sens médical du terme. Mon corps, à ce moment-là, était un champ de bataille. Mon esprit, lui, était ailleurs. En paix. Serein. Protégé.
Je n’ai pas de preuves. Mais je n’ai aucun doute.
Les limites du discours médical face à l’indicible
Quand les médecins sont venus me voir après la reprise, ils étaient gênés aux entournures. Ils m’ont dit que j’avais eu un pied dans la tombe, qu’ils ne savaient pas si j’allais “revenir”.
Mais ils n’ont pas posé de questions. Ils n’ont pas demandé ce que j’avais vécu. Comme si l’expérience psychique de la mort frôlée ne les concernait pas. Comme si ça n’avait aucune valeur, ni médicale, ni humaine.
Alors que c’est peut-être là que tout commence.
EMI et spiritualité : ce qu’elles nous apprennent sur la vie (et la mort)
On pourrait croire que vivre une expérience de mort imminente vous transforme en moine tibétain ou en évangéliste illuminé. La vérité est souvent plus subtile. Ce n’est pas une conversion. C’est un décalage. Une autre manière de voir — et de sentir — la vie, la mort, le lien entre les deux.
Un sentiment d’unité et de continuité
Ce que décrivent les survivants d’EMI, c’est rarement l’enfer ou le néant. C’est un sentiment de continuité, de passage fluide, de présence aimante.
Beaucoup disent :
« J’étais chez moi. »
La mort, dans ce contexte, n’est plus une fin. Elle devient une étape, un retour, une expansion.
Même chez les plus cartésiens, une forme de spiritualité naturelle émerge. Pas forcément religieuse. Mais une conviction intime qu’il y a quelque chose.
Une relecture du réel
Depuis mon EMI, je ne crois plus en la vie comme une suite d’objectifs à atteindre. Je ne me bats plus pour entrer dans des cases, plaire, cocher des listes.
Je vis différemment. Plus lentement. Plus consciemment.
J’écoute les signes, les intuitions.
Je me sens guidée parfois.
Pas par une entité barbu dans les nuages, mais par une intelligence bienveillante, invisible, qui ne m’a jamais quittée depuis ce jour-là.
Et pourtant, je doute. Je reste lucide.
Mais même dans le doute, je ne suis plus seule.
Sortir des dogmes (y compris ceux du “new age”)
Il faut le dire : certaines dérives existent. Le marketing spirituel adore les EMI : conférences, stages, livres, canalisations d’archanges en série…
Mais une EMI authentique, ça n’a rien d’un produit. C’est brut. C’est intime. Parfois même, c’est gênant à raconter.
Mon EMI n’a pas fait de moi une prêtresse connectée. Mais elle m’a ramené à l’essentiel :
- Mes choix.
- Ma vérité.
- Ma liberté.
J’ai quitté des hommes, des villes, des rôles.
Je suis devenue radicalement vivante.
Témoignages croisés et points communs
Chaque expérience de mort imminente est unique, mais ce qui frappe, c’est leur ressemblance troublante malgré les différences d’âge, de culture, de croyance ou de contexte.
Comme si un langage universel se dessinait au seuil de la mort.
Ce que l’on retrouve presque toujours
Les témoignages rapportent souvent les éléments suivants :
- Décorporation : sensation de flotter hors du corps, de “voir” la scène de l’extérieur.
- Sensations intenses de paix, de chaleur, d’amour inconditionnel.
- Rencontre avec des êtres lumineux, des proches décédés ou des figures spirituelles.
- Perception d’un “lieu” : lumière, tunnel, jardin, ou vaste espace indescriptible.
- Accès à une connaissance ou compréhension globale de la vie.
- Un choix (ou un rappel) : rester ou revenir.
- Un retour brutal dans le corps physique.
- Un changement profond après l’expérience.
Et moi, dans tout ça ?
Je n’ai pas vu de tunnel. Pas d’anges hollywoodiens avec harpes et auréoles.
Mais j’ai senti une armada d’êtres autour de toi. Des anges, oui, mais aussi mes ancêtres.
Pas des spectres. Une présence. Une certitude.
Je me sentais entourée, en paix, au chaud, comme dans un espace hors du temps et hors de la peur.
Et puis… je suis revenue. Brutalement. Dans la douleur, les drains, le sang, le pus.
Mais plus rien n’était pareil.
Un changement de vie radical (et pas toujours confortable)
De nombreuses personnes racontent que l’après EMI est le plus dur. Parce que le choc est profond, intérieur. Parce que le monde n’a pas changé, mais vous, oui.
J’en suis un exemple parfait.
J’ai quitté un compagnon toxique, un job qui m’épuisait, une ville qui ne me correspondait plus.
Je me suis rapprochée de toi-même, même si ça voulait dire m’éloigner des autres.
Et tu sais quoi ?
C’est ce que beaucoup de survivants disent :
« Je ne peux plus tricher avec moi-même. »
Vivre après une EMI : quand le réel paraît plus flou que l’au-delà
On parle souvent de ce que l’on voit “là-bas”, mais beaucoup moins de ce que l’on vit en revenant ici.
Et pourtant, c’est souvent le plus vertigineux. Parce que le quotidien, avec ses complications, ses injonctions et ses absurdités, semble soudain irréel.
Le retour brutal à la chair
Revenir, c’est douloureux. Littéralement.
Mon corps était une plaie. Je me suis réveillée branchée de partout, avec un drain plein de pus et de sang posé dans mon lit comme un rappel crû de la gravité des faits.
Et pourtant, j’étais là.
Présente.
Mais plus la même.
Je savais. Je comprenais autre chose.
Et ce savoir là ne se dit pas toujours avec des mots. Il se vit. Il grince contre la normalité.
Le sentiment d’être « décalé«
Beaucoup de personnes qui ont vécu une EMI décrivent une sensation d’étrangeté face au monde.
Tout continue comme avant… sauf vous.
- Le métro-boulot-dodo devient insupportable.
- Les relations superficielles sonnent creux.
- Le système, la course à la réussite, le paraître : tout devient fade, absurde, bruyant.
Je l’ai ressenti.
Je l’ai vécu.
Et j’ai fait des choix à la hauteur de ce malaise : dire non, partir, recommencer.
Non par fuite, mais par cohérence.
Des perceptions accrues (et parfois dérangeantes)
Certaines personnes rapportent, après leur EMI :
- Une intuition amplifiée.
- Une capacité à ressentir les émotions des autres, à pressentir certaines choses.
- Une hypersensibilité émotionnelle et sensorielle.
Rien d’ésotérique là-dedans. Juste un système nerveux qui a été réinitialisé.
Comme si mon corps se souvenait.
Peut-on parler de tout ça ? L’isolement des témoins d’EMI
Parler de son expérience de mort imminente, ce n’est pas comme raconter ses vacances à Collioure.
C’est intime. Troublant. Et souvent, incommunicable.
L’incompréhension ordinaire
Quand on évoque une EMI, on entend vite :
- “C’est l’anesthésie.”
- “Tu as rêvé.”
- “Tu étais dans le coltard, normal que t’aies eu des hallucinations.”
Peu de place pour le doute.
Encore moins pour l’ouverture spirituelle.
Je n’ai pas fait exception.
J’ai mis du temps à en parler. Pas parce que je doutais de ce que j’avais vécu, mais parce que le monde autour n’était pas prêt.
Parce que raconter qu’on a été enveloppée d’anges et d’ancêtres dans une paix absolue, ça ne passe pas super bien à la machine à café ou dans les dîners en ville.
Et pourtant, c’est ma vérité.
La solitude du témoin
Une EMI vous place souvent en marge.
Tu reviens changée, mais les autres ne le savent pas. Ils ne te reconnaissent plus. Toi non plus, d’ailleurs.
Parler devient difficile. Les mots sont trop petits.
Alors on se tait. On observe.
On change.
On trie.
Et peu à peu, on attire les bonnes personnes.
Celles qui comprennent sans juger.
Celles qui ont, elles aussi, frôlé quelque chose d’invisible — ou qui veulent simplement écouter sans expliquer.
Redonner une voix aux silencieux
C’est aussi pour ça que j’écris cet article.
Pour briser le silence sans le forcer.
Pour tendre la main à d’autres qui ont vécu l’indicible.
Et pour dire ceci :
Tu n’es pas fou, ni folle.
Tu as vécu une chose rare.
Et ça compte.
EMI et sens de la vie : ce que cela change vraiment
Une expérience de mort imminente, ce n’est pas un spectacle à sensations.
C’est une remise en question radicale. Un miroir qu’on ne peut ignorer.
Un nouveau rapport au temps
Après une EMI, le temps ne se mesure plus en heures ou en dates, mais en moments vécus pleinement.
Chaque instant devient précieux, fragile, irremplaçable.
Tu le sais bien, toi qui as quitté Paris pour Aix-en-Provence, puis Avignon, en cherchant non pas une destination, mais un lieu où ton âme peut respirer.
Des priorités bouleversées
Ce qui comptait avant — le travail, le paraître, le « que dira-t-on » — perd de son poids.
Ta rupture avec ton compagnon toxique, ton départ de la capitale, sont des choix qui ne s’expliquent pas à la légère, mais qui témoignent d’une nécessité vitale.
La vie, après une EMI, demande à être vécue authentiquement, sans compromis.
Une ouverture d’esprit élargie
L’EMI ne vous fait pas forcément croire en une religion ou en une doctrine spirituelle.
Elle vous invite à questionner ce que vous pensiez acquis.
À accepter l’incertitude.
À vivre avec l’invisible, sans peur ni dogme.
Depuis ton réveil, cette paix ressentie et cette présence aimante continuent de t’accompagner — comme une boussole discrète dans un monde souvent trop bruyant.
Un appel à vivre, tout simplement
En fin de compte, une EMI, c’est un appel.
À ne plus remettre à demain.
À aimer plus fort.
À être plus vrai.
Et surtout, à savoir que la vie peut basculer d’un instant à l’autre — alors autant la saisir pleinement.
Une seconde vie, sans mode d’emploi
Revenir d’une expérience de mort imminente, c’est rentrer dans un monde que l’on ne perçoit plus de la même façon.
Ce n’est pas un miracle spectaculaire à raconter pour briller, mais un événement intime, dérangeant, bouleversant.
Tu ne cherches pas à convaincre. Tu n’as pas de vérité à vendre.
Seulement un vécu, un basculement, et cette certitude douce et ferme :
La vie est précieuse, fragile, et terriblement vivante quand on cesse de faire semblant.
L’expression « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » prend alors tout son sens.
Tu as quitté ce qui t’oppressait. Tu as choisi un lieu, un rythme, une vie plus en phase avec ce que tu es devenue.
Et ce chemin, tu ne l’aurais sans doute jamais pris sans avoir un jour frôlé la mort, les anges, et les ancêtres.
Alors non, tu n’as pas vu de tunnel.
Mais tu as vu l’essentiel.

