Société

Harry Potter, esclave sous l’escalier : et si on ouvrait enfin les yeux ?

Sous l’escalier des Dursley, Harry Potter ne vivait pas une enfance “triste”… mais une véritable situation d’esclavage domestique. Entre travail forcé, privation d’amour et violence morale, le célèbre sorcier révèle une facette sombre du monde magique. Et si l’histoire qu’on nous a vendue n’était qu’un conte de fées édulcoré ?

Harry Potter est sans doute l’un des enfants les plus connus de la planète. Orphelin, courageux, « l’élu » destiné à vaincre le mal… Mais avant d’être un héros, Harry était un enfant enfermé dans un placard, battu par son cousin, affamé par sa tante et exploité par son oncle. Une situation qu’on présente souvent comme un « passage difficile », voire un ressort comique dans les films. Mais si on ôte la poudre de cheminette des yeux, on voit autre chose : un cas d’esclavage domestique moderne, bien réel, bien reconnu par les Nations Unies.

Pendant des années, Harry a été invisible : pas seulement aux Moldus, mais au regard de tous les adultes qui auraient dû le protéger. Et si la véritable injustice fondatrice de la saga n’était pas la mort de ses parents, mais le fait d’avoir été réduit en servitude sans que personne n’y trouve rien à redire ?

Dans cet article, nous allons déconstruire le mythe du placard sous l’escalier, et regarder en face ce que la saga a voulu cacher derrière la magie : le quotidien d’un enfant-esclave, instrumentalisé, maltraité, puis adulé – sans jamais être vraiment libéré.

🧙‍♂️Harry Potter, l’enfant au placard : les signes d’un esclavage invisible

Dès les premières pages du tome 1, Harry Potter à l’école des sorciers, le décor est planté. Le garçon vit dans un placard sous l’escalier, sans fenêtre, sans lumière, entouré de toiles d’araignées. Et non, ce n’est pas une métaphore. Il y dort, il y est enfermé, il y est puni. Un endroit exigu, inconfortable, indigne même d’un animal de compagnie. Pourtant, pour les Dursley, c’est parfaitement normal.

Ce placard n’est pas une cachette pour jouer. C’est un symbole. Un lieu de relégation. D’invisibilisation. De contrôle.

🧹 Il n’a pas de chambre, mais il fait le ménage

Harry est forcé d’accomplir les tâches ménagères dès son plus jeune âge : il fait le petit-déjeuner, nettoie la maison, lave les carreaux, taille les haies, passe l’aspirateur… Et ce, pendant que Dudley, son cousin, se gave de gâteaux et détruit ses jouets neufs.

Il ne s’agit pas d’aider. Il ne s’agit pas d’un apprentissage de la vie domestique. Il s’agit de travail imposé, sans salaire, sans reconnaissance, avec menace de punition s’il échoue.

🍞 Il mange peu. Et mal.

Harry n’a ni accès libre à la nourriture, ni repas équilibrés. On le prive souvent de repas “pour le punir”. Il vit dans la peur permanente de déplaire, et donc d’être privé du peu qu’il a.

Encore une fois, ce n’est pas une exagération. C’est une stratégie de contrôle courante dans les formes d’esclavage moderne, où la privation de nourriture est une arme pour briser psychologiquement l’individu.

🚪 Il est enfermé. Parfois à double tour.

Lorsqu’il reçoit ses lettres d’admission à Poudlard, Vernon Dursley le séquestre dans sa chambre, ferme la boîte aux lettres, l’empêche d’accéder au courrier, puis l’enferme à clé dans sa cellule sous l’escalier.

Harry n’est pas seulement maltraité : il est privé de liberté de mouvement, ce qui correspond juridiquement à une privation illégale de liberté.

🧠 Il est nié dans son identité

On le traite comme un sous-homme. Les Dursley l’appellent “ce garçon”, “le monstre”, “la honte”. Son nom est à peine prononcé. Sa différence est criminalisée, sa magie refoulée, ses émotions ridiculisées.

C’est un effacement progressif de l’identité, une technique bien connue de déshumanisation utilisée historiquement dans les systèmes esclavagistes. Et elle fonctionne : Harry grandit en croyant qu’il ne vaut rien.

Ces signes, pris individuellement, pourraient sembler « graves, mais pas exceptionnels » dans une fiction. Mais ensemble, ils constituent un schéma systémique de servitude domestique. Harry n’est pas un simple “orphelin malchanceux” : il est un mineur exploité dans une famille qui le traite comme une marchandise indésirable.

Et le plus terrible dans tout ça ? Personne ne fait rien.

🧙‍♂️Travaux forcés, isolement, humiliation : le quotidien d’un enfant domestique

À travers les yeux d’un lecteur distrait ou d’un spectateur charmé par la magie, les premières années d’Harry chez les Dursley peuvent sembler tristes, certes, mais anecdotiques. Mais à la lumière du droit international et des critères établis par l’ONU ou l’OIT (Organisation Internationale du Travail), on peut difficilement fermer les yeux sur ce qu’Harry incarne : un enfant domestique asservi, comme des milliers d’autres à travers le monde.

🧽 Des tâches dégradantes et répétitives, imposées dès l’enfance

Dès ses 8 ou 9 ans, Harry cuisine, nettoie, cire, taille, lave, souvent seul. Ce n’est pas de la participation à la vie de famille, c’est du travail domestique non rémunéré, sans aucun consentement, exécuté sous contrainte morale (et parfois physique).
Les Dursley l’utilisent comme main-d’œuvre gratuite, pour entretenir leur maison sans jamais lui en reconnaître le mérite.

Exemples concrets dans les livres :

  • Préparer le petit-déjeuner pour tout le monde, pendant que Dudley hurle qu’il veut “plus de bacon”.
  • Nettoyer l’argenterie familiale avant la venue de Tante Marge.
  • Passer ses journées d’été à désherber, sous le soleil, pendant que les autres partent en vacances.

Le travail imposé à un enfant, sans rémunération ni protection, est reconnu comme un critère d’esclavage moderne par l’OIT.

🚫 L’interdiction de vivre comme un enfant

Harry n’a pas de jouets. Pas de photos de lui dans la maison. Pas de vêtements à sa taille. Il est vêtu de loques, dort dans un espace confiné, ne reçoit jamais de cadeaux à Noël, et est systématiquement tenu à l’écart des activités familiales.
Il n’a pas d’existence propre. Il est réduit à une fonction utilitaire dans le foyer.

Encore une fois, ce n’est pas de la « négligence ». C’est une organisation volontaire de son isolement social, affectif et matériel.

📵 Un isolement total, jusqu’à la coupure avec le monde extérieur

Avant sa lettre pour Poudlard, Harry n’a pas d’amis, pas de visite, pas de contact extérieur. Il est privé d’interactions sociales, ce qui favorise un état de dépendance absolue envers ses oppresseurs.
Même l’école moldue ne représente pas un échappatoire : Dudley et ses amis y font régner la terreur, avec l’accord tacite des Dursley.

Cet isolement est une technique bien documentée d’asservissement psychologique : couper la victime de toute source d’aide ou de comparaison pour la maintenir dans la soumission.

😡 Une humiliation constante comme outil de domination

Vernon, Pétunia et Dudley ne se contentent pas d’ignorer Harry. Ils le rabaissent constamment. On l’accuse de mentir, d’être « anormal », de mettre le chaos partout où il passe.
Chaque parole, chaque geste, est instrumentalisé pour le faire douter de lui-même. On l’humilie devant des invités, on l’empêche de se défendre, on ridiculise sa souffrance.

Ce traitement, qualifié aujourd’hui de violence psychologique chronique, vise à détruire l’estime de soi pour renforcer l’emprise. C’est ce qu’on retrouve dans les cas de servitude affective et d’esclavage psychologique, y compris chez les enfants soldats ou les enfants domestiques modernes.

Ce tableau ne sort pas de l’imaginaire : il correspond trait pour trait aux témoignages de milliers d’enfants exploités dans le monde — notamment dans certaines familles aisées où l’enfant est pris en charge “par charité”, mais utilisé comme domestique non déclaré.
La différence, c’est que dans Harry Potter, cette situation est banalisée, voire utilisée pour faire rire.

Et ce rire, justement, cache un silence bien plus dérangeant. Celui des adultes.

🧙‍♂️Le silence complice des adultes : où sont les sauveurs ?

L’un des aspects les plus glaçants de l’enfance d’Harry Potter n’est pas seulement la violence des Dursley, mais le silence abyssal qui l’entoure.
À aucun moment, ni le monde moldu, ni le monde magique ne semblent véritablement alarmés par la situation. Personne n’intervient. Personne ne signale. Et surtout, personne ne le prend au sérieux.

🧑‍🏫 Du côté moldu : un corps enseignant aveugle ou complice

À l’école primaire, Harry subit des brimades répétées, des privations, des signes visibles de maltraitance.
Mais aucun professeur, directeur ou infirmier scolaire n’intervient. Personne ne s’inquiète qu’un enfant arrive sale, maigre, mal vêtu, constamment en retrait.

Dans la réalité, ces signes déclencheraient un signalement au service de protection de l’enfance dans de nombreux pays. Mais dans le monde d’Harry Potter, cela n’existe même pas.
Harry est le garçon qu’on évite, le bizarre, l’étrange. Il est stigmatisé, puis laissé à son sort.

On ne sauve pas ce qu’on ne veut pas voir.

🧙‍♂️ Du côté magique : le choix délibéré de Dumbledore

Là, les choses deviennent franchement sinistres.

Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, membre du Magenmagot, chef de l’Ordre du Phénix… sait parfaitement comment les Dursley traitent Harry.
Il reçoit des lettres. Il connaît leur haine des sorciers. Il a vu la maison. Il connaît Petunia, sa sœur moldue jalouse, méprisante, violente.

Et pourtant, il laisse Harry vivre chez eux pendant dix ans, sans jamais intervenir. Pire encore : il y veille.

Pourquoi ? Parce que la protection magique posée par le sacrifice de Lily fonctionne uniquement si Harry reste sous le toit de sa famille maternelle.
Autrement dit, Dumbledore sacrifie l’enfance d’Harry pour la protection magique collective.

Il choisit de laisser un enfant dans une situation d’abus, au nom d’une stratégie à long terme.
C’est un choix froid. Calculé. Politique.

Et ce n’est pas le seul adulte à se taire. McGonagall, Hagrid, Lupin, Sirius… Tous savent, ou devinent. Mais tous se taisent.

🤐 Une complicité institutionnelle

Ce silence n’est pas seulement individuel. Il est systémique. Il montre que dans le monde magique, il n’existe aucun cadre légal pour la protection de l’enfance.
Pas de travailleurs sociaux. Pas de services d’aide. Pas même une infirmière scolaire formée à repérer les cas d’abus (Madame Pomfresh soigne les os, pas les âmes).
Même le Ministère de la Magie, pourtant prompt à surveiller l’usage de baguettes chez les mineurs, n’intervient jamais pour protéger les enfants en danger.

Harry grandit dans un système où l’abus n’est pas seulement toléré – il est invisibilisé.
Et quand la magie entre enfin dans sa vie, elle ne libère pas Harry. Elle le déplace. Vers une autre forme d’instrumentalisation.

🧙‍♂️Dumbledore savait-il ? Quand la protection devient sacrifice

Il est facile d’aimer Dumbledore. Charismatique, excentrique, drôle à ses heures, plein de petites phrases énigmatiques et de métaphores en sucre d’orge.
Mais derrière la barbe blanche et les lunettes en demi-lune, se cache un esprit froidement calculateur, capable de justifier l’injustifiable pour servir un objectif supérieur.

Et dans le cas d’Harry Potter, cet objectif, c’est la guerre contre Voldemort.

📜 Le sortilège de protection : le prétexte magique parfait

Dumbledore explique à plusieurs reprises que le sang de Lily, la mère d’Harry, crée une protection puissante tant qu’Harry vit chez la sœur de celle-ci, Petunia Dursley.
Un sort complexe basé sur le sacrifice maternel, activé par l’amour et renforcé par la cohabitation familiale.

Mais que signifie ce choix, concrètement ? Cela signifie que le « plus grand sorcier de tous les temps » choisit de confier un nourrisson à une femme qui le hait. Et il ne s’arrête pas là.

Il observe de loin, sans intervenir, alors qu’Harry grandit maltraité, humilié, affamé, brisé.

🧠 Une stratégie assumée : endurcir Harry par la souffrance

Dans le tome 5, Dumbledore reconnaît froidement qu’il a « gardé ses distances » avec Harry pour ne pas trop s’attacher, afin de pouvoir le sacrifier le moment venu.

Oui, tu as bien lu : il planifie la mort d’Harry.
Et pour qu’il soit prêt à mourir volontairement, il faut qu’il ait intériorisé une vie de privation, d’oubli de soi, de dévouement à une cause.

Dumbledore n’a pas seulement toléré la souffrance d’Harry.
Il l’a cultivée.

Dans une société réelle, cela porterait un nom : mise en condition psychologique à des fins stratégiques.
Dans les contextes extrêmes, c’est l’une des méthodes utilisées pour créer des soldats kamikazes ou des enfants martyrs.

🤝 Un pacte moral douteux

Et ce n’est pas un dérapage. Ce n’est pas une erreur. C’est un choix moral posé et assumé par Dumbledore jusqu’à la fin.

À aucun moment il ne cherche une alternative.
Il ne tente ni d’adoucir le quotidien d’Harry, ni de créer une structure parallèle de soutien affectif.
Il observe, attend, et prépare l’enfant-sauveur.

Et quand la guerre arrive, il l’envoie au front sans explication complète, sans filet de sécurité, sachant très bien que cela signifie sa mort probable.

🪦 Le prix du sacrifice : l’enfance d’Harry

Le prix payé n’est pas qu’une cicatrice en forme d’éclair.
C’est dix ans d’esclavage psychologique chez les Dursley, suivis de sept années de manipulation sous couverture bienveillante.

Harry n’a jamais eu le choix. Il a été dressé, pas éduqué.
Et cela, Dumbledore le savait. Et il a décidé que c’était… acceptable.

🧙‍♂️Une enfance volée : impact psychologique et traces durables

On parle souvent d’Harry comme d’un héros « fort », « résilient », « courageux ». Mais rarement comme de ce qu’il est fondamentalement : un enfant traumatisé.

Car la magie ne guérit pas les plaies de l’âme. Et malgré les dragons, les sorts et les bonbons explosifs, Harry grandit comme grandiraient bien des enfants esclaves : en intériorisant la violence, en se suradaptant, en s’oubliant lui-même.

🧠 Le syndrome de l’enfant sacrifié

Harry est convaincu qu’il ne mérite pas d’être aimé. C’est évident dès le début, quand il ne comprend pas pourquoi Hagrid est gentil avec lui, ou pourquoi les Weasley lui offrent des cadeaux. Il s’excuse d’exister, minimise ce qu’il vit, se culpabilise même pour la mort de ses parents – dont il n’est pourtant pas responsable.

C’est un symptôme classique des enfants ayant subi un abus chronique : pour survivre, ils finissent par croire que la faute vient d’eux.
Et cette culpabilité structure son identité jusqu’à l’âge adulte.

🧱 Hypervigilance et dissociation

Harry est constamment sur le qui-vive. Il scrute les comportements, anticipe les colères, cache ses émotions. Il se coupe de lui-même pour s’adapter à l’extérieur, une stratégie typique chez les enfants ayant vécu en milieu hostile.

Il ne pleure presque jamais, même quand il est confronté à la mort. Il agit, protège, se tait.
Il ne connaît pas la paix, même dans les moments de victoire.

Il est programmé pour survivre, pas pour vivre.

❤️ Des relations affectives biaisées

Les rares figures d’attachement qu’Harry développe sont toutes instables, ambiguës ou sacrificielles :

  • Sirius Black, parrain adoré… qui meurt presque aussitôt.
  • Dumbledore, figure paternelle… qui le manipule jusqu’au bout.
  • Ginny, son intérêt amoureux… qu’il tient à distance par réflexe protecteur.

Harry cherche des figures parentales, mais ne sait pas comment se lier sainement. Il a appris que l’amour est conditionnel, voire dangereux.

💣 Impulsivité et auto-sacrifice

Tout au long de la saga, Harry agit selon un schéma d’auto-sacrifice :
Il se jette dans le danger, sans réfléchir, sans peur de mourir. Il prend les coups pour les autres.
Non pas parce qu’il est courageux. Mais parce qu’il n’a jamais appris à se protéger.
Et peut-être même… qu’il ne pense pas en valoir la peine.

Le moment où il se rend volontairement à Voldemort pour mourir n’est pas seulement un acte héroïque. C’est l’aboutissement logique d’une enfance où il a été conditionné à se sacrifier pour les autres.

🧙‍♂️Quand la fiction rejoint la réalité : esclavage domestique aujourd’hui

Ce que subit Harry Potter chez les Dursley n’a rien d’un pur délire littéraire. Ce n’est pas une caricature. Ce n’est pas un “truc pour faire pleurer dans les chaudrons”.
C’est un miroir fidèle de ce que vivent des millions d’enfants à travers le monde.

Et ce miroir, il ne renvoie pas seulement une image sombre du passé… il reflète une réalité contemporaine. Invisible. Quotidienne.

🌍 L’esclavage domestique des enfants : une pratique toujours active

Selon les chiffres de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), plus de 160 millions d’enfants dans le monde sont encore soumis à une forme de travail. Parmi eux, des millions sont employés comme domestiques, souvent dans des conditions d’exploitation extrême.

Profil typique ?

  • Orphelin(e) ou enfant confié(e) à de la “famille élargie”.
  • Pas de scolarisation.
  • Pas de salaire.
  • Logé mais pas nourri correctement.
  • Traité comme une sous-personne.

Dans certaines régions, cela porte même un nom : le “placement familial de coutume”, souvent présenté comme un acte charitable… qui cache des dynamiques de domination et d’exploitation.

Harry chez les Dursley aurait sa place dans un rapport d’Amnesty International.

⚠️ Des signes familiers

Quand on lit la description de la vie d’Harry, on retrouve tous les marqueurs de l’esclavage domestique moderne :

  • Enfermement dans un espace exigu.
  • Travaux forcés.
  • Absence de scolarité ou de loisirs.
  • Privation de soins affectifs.
  • Humiliations régulières.
  • Isolement social.
  • Absence de recours.

Ces enfants, comme Harry, n’ont personne vers qui se tourner. Et la société, tout comme dans les romans, se détourne ou minimise.

💔 Des cas réels qui font froid dans le dos

Quelques exemples, tristement réels :

  • La “petite bonne” au Maroc ou au Liban, souvent une fillette de 8 à 12 ans, qui travaille 15h par jour chez des familles aisées.

  • Le phénomène du “restavec” en Haïti, où des enfants pauvres sont confiés à des familles en échange d’une promesse de scolarisation… qui se transforme en esclavage.

  • Des enfants domestiques dans certaines familles françaises ou britanniques, souvent issus de migrations illégales, vivant cachés dans des conditions dégradantes.

Le plus effrayant ? Ces enfants sont parfois dans des maisons tout à côté de la nôtre.
Invisibles. Silencieux. Comme Harry, avant sa lettre.

📚 Le rôle de la fiction : miroir ou anesthésie ?

Harry Potter aurait pu ouvrir une brèche dans la conscience collective. Il aurait pu être le symbole d’un enfant esclave qu’on sauve enfin.
Mais ce volet de son histoire est délibérément banalisé.
Pire : il est parfois utilisé pour faire rire.

Le placard sous l’escalier devient un running gag.
La maltraitance est peinte avec des couleurs pastel.

Et cette fiction, en atténuant la violence, contribue à normaliser une forme d’exploitation que l’on retrouve pourtant dans nos sociétés modernes.

Ce parallèle entre Harry et les enfants esclaves d’aujourd’hui n’est pas exagéré. Il est criant. Inconfortable. Et nécessaire.

Parce qu’à la différence d’Harry, ces enfants n’ont pas de baguette. Pas de hibou. Pas de sortilège pour les sortir du placard.

Et surtout, pas de Dobby pour les avertir que leur liberté est un leurre.

🧙‍♂️Pourquoi cette partie de l’histoire est passée sous silence ?

Comment se fait-il que des millions de lecteurs et de spectateurs à travers le monde soient passés à côté de l’évidence ?
Comment un enfant enfermé, affamé, rabaissé et exploité a-t-il pu devenir un héros joyeusement brandi comme modèle, sans que l’on interroge son passé autrement que par la nostalgie ou la blague ?

🎭 L’effet “conte de fées moderne” : la souffrance devient folklore

La saga Harry Potter est construite comme un récit initiatique lumineux, une success story magique.
Et dans toute bonne success story, le héros doit souffrir au départ. C’est “normal”, dirait-on. Presque romantique.

Sauf qu’ici, ce n’est pas un obstacle à surmonter.
C’est un système d’abus, institutionnalisé et accepté.

Mais dans l’imaginaire collectif, la misère du héros est un ingrédient poétique, une étape nécessaire à sa grandeur.
Alors on la trivialise. On la déguise en bizarrerie de départ. On rit du “placard sous l’escalier” comme on rit d’une manie excentrique, pas d’un signal d’alerte.

📺 L’adaptation cinématographique : édulcoration massive

Dans les films, les Dursley sont transformés en caricatures grotesques, presque comiques :

  • Vernon devient un beauf grotesque.
  • Pétunia est une névrosée hystérique.
  • Dudley, une caricature d’enfant gâté.

Résultat ? La violence réelle est diluée dans le burlesque.
Le placard ? Un décor rigolo.
Les punitions ? Des blagues.
La détresse d’Harry ? Invisible.

L’adaptation ciné a joué un rôle énorme dans la désactivation émotionnelle du spectateur face à l’esclavage moderne qu’Harry subit.

📚 Le marketing Rowlingien : lumière, loyauté, Gryffondor

J.K. Rowling a toujours présenté la saga comme un combat du bien contre le mal, centré sur la loyauté, l’amitié, le courage.

Elle a minimisé systématiquement l’aspect « enfance brisée », préférant parler de « résilience », de « force intérieure », de « capacité à aimer malgré tout ».

En d’autres termes : on a mis un couvercle propre et doré sur une réalité sale et dérangeante.

Il faut vendre du rêve. Pas du trauma.
Harry devait inspirer, pas faire réfléchir.
Et cette orientation a façonné la réception mondiale du récit.

😶 Un malaise collectif face à nos propres responsabilités

Et puis, il y a autre chose. Quelque chose de plus inconfortable.

Si on reconnaît qu’Harry a été un enfant-esclave… alors on reconnaît qu’on a ri, applaudi, célébré un enfant battu, exploité et ignoré.
On reconnaît aussi que ce type d’enfant, on le croise parfois dans la vraie vie.
Dans notre immeuble. Notre rue. Notre pays.

Et dans ce cas, que fait-on ?

Mieux vaut, pour notre confort psychologique, garder le récit tel qu’il est : propre, triomphant, dépolitisé.
Mieux vaut que la saga reste une histoire magique, et non un témoignage brut d’injustice contemporaine.

Mais le silence est une complicité. Et ce silence autour du placard sous l’escalier devrait nous hanter autant que les hurlements des Détraqueurs.

Parce qu’en rendant invisible la douleur d’Harry, on rend invisible celle de tous les autres enfants comme lui.
Et leur invisibilité, elle, n’a rien de magique.

🧙‍♂️Et si Harry Potter n’était pas un héros… mais une victime ?

On nous a appris à aimer Harry Potter comme un modèle de bravoure. À le voir comme le « survivant », l’élu, celui qui « a su faire face à la mort ».
Mais si on gratte le vernis magique… on découvre un tout autre visage : celui d’un enfant exploité, sacrifié, puis recyclé en figure héroïque à des fins politiques.

Harry n’a jamais choisi sa destinée. Il n’a pas été élevé. Il a été conditionné.
Et avant d’affronter Voldemort, il a surtout dû survivre à un système d’oppression normalisé, validé, organisé par les adultes autour de lui.

Ce n’est pas une épopée.
C’est un cas d’école de maltraitance institutionnelle, maquillée en conte initiatique.

La véritable injustice dans l’univers de Rowling n’est pas que Voldemort ait tué les parents d’Harry.
C’est que personne n’ait jamais jugé nécessaire de lui offrir une enfance digne.

⚠️ Le risque du silence

L’histoire d’Harry aurait pu devenir un cri d’alarme universel, un plaidoyer pour les enfants isolés, invisibles, prisonniers sous des escaliers bien réels.

Mais en transformant la douleur en folklore, la saga a manqué une occasion de changer le regard du public sur l’esclavage domestique moderne.

Pire : elle l’a peut-être banalisé davantage, en le peignant aux couleurs pastel du divertissement grand public.

✊ Et maintenant ?

Si nous voulons vraiment honorer ce que représente Harry Potter, il faut le relire. Sans filtre. Sans nostalgie.
Le réinterroger à la lumière de ce qu’il symbolise pour tous les enfants victimes d’exploitation invisible.

Car derrière chaque placard, chaque tâche imposée, chaque silence… il y a un enfant qui attend sa lettre. Pas de Poudlard. Mais de la justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *